Caché au fond de la campagne slovaque, le village de Cicmany n’est pas comme les autres. Ses maisons centenaires décorées de fresques blanches, inspirées des broderies traditionnelles, affichent une surprenante modernité.

Gros plan sur les frises, dessinées à la fin du XIXe siècle avec un enduit à base de chaux.

On entre par plusieurs portes dans la maison dépourvue de couloirs. Pour accéder au grenier où l’on gardait autrefois le fourrage, un escalier-échelle a été décoré comme le mur.

Les motifs stylisés sont les mêmes sur les murs des maisons et les vêtements de fête.
Lors des fêtes, les villageoises portent toujours les amples jupes en drap ou toile de lin brodées à la taille des motifs de croix, de carrés, de cœurs et d’étoiles qui ont inspiré les ornements.

Au-dessus de la toiture en lattes de l’église, le clocher est peint comme le reste du village, jusque sur la tranche des poutres.

Les doubles fenêtres dont l’une s’ouvre à l’intérieur et l’autre vers l’extérieur protègent efficacement du froid. L’étage est prolongé par un balcon-galerie dont la balustrade en bois découpé est typique des pays de la Mitteleuropa.

Dentelles de bois noir et ornements blancs de chaux. Tandis que certaines peintures sans cesse rafraîchies sont rutilantes, d’autres s’effacent doucement au fil du temps et des intempéries.

Grande pièce de réception du rez-de-chaussée, où elle agence en permanence de nouvelles scénographies à partir d’une sélection de meubles et d’objets qu’elle édite. Aujourd’hui, le décor s’articule autour du canapé “Lowland” de Patricia Urquiola (2000). Au fond, à gauche, sont entreposées des toiles de son mari, Abdu Salam, et l’on aperçoit un bout du pouf “Dew” par Nendo (2009). Des tapis de la collection Carpet Reloaded par Golran pour Moroso (2010) habillent le sol en résine. À droite, posées sur le meuble, deux lampes “Rontonton” de Edward van Vliet (2008).

Le couple prend la pose devant une porte coulissante peinte par Abdu Salam où figure un grand oiseau noir stylisé sur fond vert. Palazzo Moroso: Patrizia Moroso, géniale éditrice de mobilier, a longtemps rêvé de cette maison, avant de trouver le terrain, dans sa ville natale d’Udine, et le maître d’ouvrage : Patricia Urquiola. Son amie signe ici sa première réalisation architecturale, une construction hors normes, toute en bois et métal rouge amarante.

Patrizia organise ses rendez-vous de travail dans la grande pièce de réception du rez-de-chaussée, où elle agence en permanence de nouvelles scénographies à partir d’une sélection de meubles et d’objets qu’elle édite. Aujourd’hui, le décor s’articule autour du canapé “Lowland” de Patricia Urquiola (2000). Au fond, à gauche, sont entreposées des toiles de son mari, Abdu Salam, et l’on aperçoit un bout du pouf “Dew” par Nendo (2009). Des tapis de la collection Carpet Reloaded par Golran pour Moroso (2010) habillent le sol en résine. À droite, posées sur le meuble, deux lampes “Rontonton” de Edward van Vliet (2008).

Dans cette immense maison, tout semble avoir été démultiplié, les assises, comme les tables. Devant la large baie vitrée, le canapé “Field” (2008) et deux tables basses “Phoenix” (2004) de Patricia Urquiola. À côté, le fauteuil “Binta armchair” d’inspiration africaine par Philippe Bestenheider (2009). Ameublement ou installation d’art ? Au premier plan, accumulation de tables basses “Fergana” (2009) et “Shanghai Tip” de Patricia Urquiola (2006), et de poufs “Kub” de Nendo (2009) et “Sushi collection Joy” de Edward van Vliet (2008). Le tapis de la collection Carpet Reloaded par Golran pour Moroso (2010) épouse le parquet en chêne aux lames sciées à la main.

Le bois foncé de la façade fait écho au métal rouge utilisé pour le chemin d’accès, les huisseries et les volets extérieurs perforés. Autour, les arbres filtrent le soleil en un jeu d’ombres et de lumières qui adoucit les contours massifs du bâtiment. Les fenêtres sont équipées de vitres comportant un traitement de protection contre la chaleur.

Patrizia Moroso l’appelle son “salon africain”, mais là encore le mélange de styles est la règle. Dans la fosse, l’espace est constitué de banquettes garnies de coussins de la collection Fergana, signés Patricia Urquiola (2009), comme la table basse “Shanghai Tip” (2006). Sur le mur, une oeuvre de Fathi Hassan, présentée lors de l’exposition “M’Afrique” en 2009, à Milan. Tapis de la collection Carpet Reloaded pour Moroso par Golran (2010). Devant la baie vitrée, lampe “Rontonton” de Edward van Vliet (2008).

Vue du chemin menant à l’entrée, en métal strié rouge. Une véritable rampe d’accès qui facilite Le ballet incessant des meubles.

Le rez-de-chaussée comprend un espace spa où les invités peuvent se détendre, entre une piscine en mosaïque noire et rose et un hammam donnant sur le parc.

Dans la chambre des parents, la version capitonnée du fauteuil “Klara” de Patricia Urquiola (2010) d’esprit cinquante cohabite avec le dessus-de-lit confectionné dans un tissu ouzbek. Au sol, tapis “Carpet Reloaded” par Golran pour Moroso (2010). La photo en noir et blanc est d’Alessandro Paderni, un fidèle des catalogues Moroso.

Composition originale, la salle de bains est une pièce à vivre très loin de l’esprit sanitaire : mosaïque en verre Mutina et grès cérame Royal Mosa. À côté de la baignoire “Kaos 2” de Kos, une autre version de la chaise “Klara” de Patricia Urquiola (2010). Robinetterie “Rapsel” d’Arne Jacobsen, Vola. En guise de repose-pieds, un siège en céramique “The Fool on The Hill” de Luca Nichetto et Massimo Gardone (2008).

Palazzo Moroso: Patrizia Moroso, géniale éditrice de mobilier, a longtemps rêvé de cette maison, avant de trouver le terrain, dans sa ville natale d’Udine, et le maître d’ouvrage : Patricia Urquiola. Son amie signe ici sa première réalisation architecturale, une construction hors normes, toute en boiset métal rouge amarante.

Une entrée volontairement sombre, comme un sas de décompression. Le mur est habilement doublé d’un grand placard. Au sol, les lattes de chêne vieilli (Didier Cabuy) apportentà l’appartement une note chaleureuse et remplacent un parquet disparate.

Un côté clair, ode au classique haussmannien. Un côté sombre, pour plus d’intimité.C’est sur ces deux notes que se joue l’harmonie de cet appartement zen et chaleureux,rêve de célibataire mis en musique par un duo d’architectes.

Une cuisine archi-fonctionnelle dessinée sur mesure par les deux architectes. Les rangements en acier noir accueillent tous les appareils électroménagers. L’îlot central en acier est recouvert d’un plateau en granit noir. Même le design de la hotte est remarquable (Novy). Toutes les lampes de l’appartement sont télécommandées par le système Lutron (Technologies d’Intérieur).

Une modernité classique : le chic des contrastes.

La cheminée en marbre noir, de style XVIIIe, a été entièrement restaurée(Les compagnons d’Ovraigne) et donne un cachet “maison de maître” à la cuisine-salleà manger.

La salle de bains, flanquée d’un sauna, à gauche, et d’un hammam, à droite, a étéentièrement créée. La couleur brun-rouge de la pierre Inca Brown flammée contrasteavec les murs enduits de noir.

Teintes sourdes, lin froissé (Caravane), meubles d’inspiration scandinave et de vastes placards pour tout dissimuler : la chambre est conçue comme un pur espace de repos. Lit “Wish” et tablettes de nuit assorties “When” (Molteni). Liseuses “AJ” de 1960 du Danois Arne Jacobsen toujours éditées par Louis Poulsen.

Le couloir devient un lieu d’exposition.
Cette circulation ne pouvait être modifiée. Elle a ingénieusement été convertieen cimaise courbe à la manière du musée Guggenheim…

La maison est construite sur deux niveaux, plus une mezzanine. Ici l’escalier qui mène de la chambre des parents à l’étage. Relique familiale, le chandelier XVIIIe a été transformé en applique murale.

Dans la cuisine, située au premier étage, les lampes de style industriel cohabitent avec lespastels XVIIIe sous verre. Les coussins fleuris(Caravane) banquettent face aux chaises de bistrot.

La salle à manger, dans le prolongement de la cuisine, est baignée de lumière grâce à la verrière en surplomb.

La cloison vitrée à huisserie métallique évoque un atelier. Au premier plan, un fauteuil en feuilles de bananier, baptisé “Doum-Doum”, offert par Véronique à François. Un casier à huîtres est détourné en panier à partitions. Au fond, un tabouret industriel. La cuisine a été entièrement réaménagée, avec un plan de travail en zinc. Au centre, trône la pièce maîtresse, la cuisinière Aga.

La cloison vitrée à huisserie métallique évoque un atelier. Au premier plan, un fauteuil en feuilles de bananier, baptisé “Doum-Doum”, offert par Véronique à François. Un casier à huîtres est détourné en panier à partitions. Au fond, un tabouret industriel. La cuisine a été entièrement réaménagée, avec un plan de travail en zinc. Au centre, trône la pièce maîtresse, la cuisinière Aga.

La fenêtre indique que la maison est née du rapprochement de deux appartements séparés. Un portrait de nonne chiné dans une brocante force le trait du mélange de genres et d’époques.

Dans la chambre parentale du rez-de-chaussée objets détournés et mélange de styles : sur l’ancien meuble d’horloger à multiples tiroirs converti en table de chevet, une lampe en verre années 40 surmontée d’un abat-jour à imprimé léopard et une peinture orientaliste. Coussins et couvre-lit Caravane.

Concilier avec plaisir travail et vie privée dans le même endroit ? Simple question de souplesse et de fantaisie répondent Camille, styliste déco, et Marc, illustrateur.

Fixée au comptoir, une table “en lévitation” simplifie le repas des enfants.

Dans le coin salon délimité au sol par une peau de bête (Ikea), le mur blanc est décoré d’un lé de papier peint “Palm leave” (Cole & Son chez Au Fil des couleurs). Fauteuil années 50 chiné retapissé d’un velours ocre (Casamance) et canapé “Ella” (Habitat) recouvert d’un tissu ancien.

Le lit de Barbara, 6 ans, a été inventé pour le magazine Marie Claire Idées : comme celui de la Princesse au petit pois, il est composé de cinq matelas houssés de tissus (Designer’s Guild), qui permettent de coucher les copines. Des draps imprimés (Maison Georgette) font office de rideaux.

Un buffet Napoléon III, chiné en Bourgogne chez le brocanteur Jean-Marc Rouzaut, sertde meuble de famille et de cabinet de curiosités. Lapin sculpté Viou Blot, tableau Colette Poussin.

Dans la cave voûtée transformée en chambre, les briques sont peintes en blanc. Le lit chiné aux Emmaüs de Norges- la-Ville (21), accentue l’effet “cellule de moine”. Tabouret (AMPM), lampe (Les Héritiers).

Depuis la cour pavée, on entre directement dans la cuisine et le salon par de grandes verrières d’atelier.